Les indications de la Fécondation In Vitro

Docteur Charles BRAMI

Quand avoir recours à la FIV (Fécondation In Vitro) ?

Il est utile de rappeler que l’infertilité est définie, selon l’Organisation Mondiale de la Santé, par l’absence de grossesse chez un couple après deux ans de rapports réguliers.

Néanmoins, il est licite de pratiquer des examens pour avoir une prise en charge dans des délais plus brefs (en général de l’ordre de l’année), lorsqu’une pathologie notable est suspectée ou retrouvée.

Le recours à la FIV dépendra de la cause éventuellement retrouvée à l’occasion des examens réalisés, et tiendra compte de deux autres données essentielles :

  • La chute du taux de la fertilité féminine à partir de 37 ans,
  • La diminution des résultats de grossesse après AMP à partir de 38 ans, l’âge féminin étant un facteur pronostic essentiel.

Toute anomalie d’un des mécanismes de la fécondation et/ou de l’implantation embryonnaire peut amener à poser l’indication d’une FIV :

  1. Les anomalies de la trompe (c’est dans la partie distale de la trompe que se fait la fécondation entre ovocytes et spermatozoïdes) représentent plus d’un tiers des indications de la FIV. 

    Il peut s’agir d’obturations tubaires liées à un antécédent infectieux, de séquelles inflammatoires ou cicatricielles liées à des lésions d’endométriose ou à une chirurgie pelvienne antérieure.
     
  2. Les troubles de l’ovulation minimes ou plus graves (syndrome des ovaires polykystiques) auxquels on peut rattacher les anomalies de la glaire cervicale (dépistées par un test de Hunher négatif), doivent être d’abord traités médicalement.

    Ce n’est qu’en cas d’échec des traitements médicaux que la FIV peut être justifiée.

    Ces indications représentent 30 à 40 % des FIV en France.
     
  3. Les infertilités masculines sont l’autre principale indication des FIV (39 %) ou des FIV avec micro-injections intra-ovocytaires (ICSI), soit 71,8 % des ICSI.

    La baisse de la fertilité masculine est probante, on incrimine le tabac, les facteurs environnementaux, les substances alimentaires (pesticides, xénooestrogènes, …).

    La FIV avec ICSI est indiquée :
    • dans les hypofertilités masculines modérées après échec des autres traitements, notamment des inséminations avec sperme de conjoint,
    • dans les hypofertilités sévères, lorsque les critères de numération, mobilité, ou de pourcentage de forme morphologique normale, laissent peu de chance de succès aux autres traitements.
    • dans les azoospermies (absence de spermatozoïdes dans l’éjaculat) lorsque des prélèvements testiculaires ou épidydimaires ont permis un recueil de spermatozoïdes.

     
  4. Enfin, rappelons les cas où plusieurs causes d’hypofertilité féminine ou masculine sont associées et les cas, de plus en plus nombreux, d’infertilité idiopathique, lorsque aucune cause n’a été retrouvée lors du bilan.

    Là encore, la FIV peut être un recours après échec des autres traitements. 

La coelioscopie?

Coelioscopie

La cœlioscopie est une exploration qui permet de visualiser les organes pelviens - utérus, ovaires, trompes – la cavité pelvienne et, le cas échéant, de pratiquer des interventions chirurgicales sans ouverture de la paroi abdominale.

  • La cœlioscopie est réalisée sous anesthésie générale :

    Le chirurgien réalise une insufflation de gaz dans la cavité abdominale et à l'aide d'un trocart passé par voie intra-ombilicale, par une petite incision, met en place un cœlioscope ; le cœlioscope est un « tube » muni d'un système optique.

  • Les principales indications de la cœlioscopie sont :
    • le diagnostic et le traitement de l'infertilité : l'opérateur visualise les ovaires et les trompes et en pratiquant une « épreuve au bleu », introduit un produit opaque qui confirme la perméabilité tubaire.
    • l'endométriose est également diagnostiquée par la cœlioscopie : il peut s'agir de lésions minimes punctiformes au niveau du péritoine ou de kystes ovariens plus importants.
    • les inflammations ou infections génitales entrainant une obturation tubaire ou des adhérences, peuvent être traitées dans le même temps, en cours de cœlioscopie.
    • les ovaires sont visualisés : on peut ainsi poser le diagnostic de kyste ovarien, on recherche les signes d'ovulation (cicatrice de corps jaune, follicules…).
    • au niveau utérin, l'opérateur examine la morphologie générale de l'utérus et recherche des fibromes utérins qui peuvent gêner la perméabilité tubaire.

Coelioscopie bilan d'interfilité

 

Coelioscopie drilling ovarien

 

Infertilité tubaire

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