Que ressentent les femmes dans ce parcours ?
Pour mieux comprendre ce qui se passe dans la tête d’une femme infertile, précisons que l’état psychologique que génère l’infertilité, va décupler les émotions ressenties, mais aussi rendre obsessionnelle ce désir d’enfant. Nombre de gens donnent comme conseil, aux personnes infertiles, de penser à autre chose qu’à ce désir. Impossible quand les couples sont en traitement, et que les différents rendez-vous médicaux ponctuent vos journées (échographies, prise de sang…). Les sentiments, envahissent également votre quotidien au point de vous rendre parfois obtus ou fermé à tout échange. Les sentiments les plus ressentis par les femmes infertiles sont :
La colère : contre elle-même, car elle n’arrive pas à faire un enfant, contre les autres, qui eux ont des enfants ou des grossesses, mais aussi de la colère face à l’incompréhension dont parfois l’entourage fait preuve. Ce sentiment de colère est sans doute le plus fort des sentiments ressentis car il n’est pas rare de voir cette colère se matérialiser par de violentes disputes, avec le conjoint ou l’entourage.
L’envie / la jalousie : Les femmes infertiles, désire tant cet enfant qu’il devient un objet de convoitise chez les autres. Cette envie ou jalousie, va se matérialiser également par un profond malaise face aux femmes enceintes, aux poussettes dans la rue, aux cris d’enfants qu’on entend parfois dans un magasin, etc. Tout ce qui se rapporte de près ou de loin à la maternité, va raviver et renvoyer la patiente à sa propre souffrance et sera donc insupportable pour elle. Mais comment éviter ces intrusions quotidiennes à moins de vivre dans un monde sans enfants. C’est donc une agression permanente !
La peur : De ne pas réussir à devenir mère, de finir seule sans enfant.
La peur également du prochain traitement et donc du potentiel échec. Cette peur peut amener les femmes, chez qui on a découvert une pathologie, à proposer à leur compagnon de les quitter, afin de leur permettre d’avoir un enfant avec une autre femme, non infertile ! Ce geste qui peut sembler violent, n’est rien d’autre qu’un acte d’amour, pour ne pas priver son compagnon de vivre ce moment essentiel de la vie. C’est aussi un acte de réassurance et de mise au point pour les femmes, qui évidement craignent que leur conjoint les quitte suite à ces échecs.
La honte : Honte de ne pas pouvoir faire comme les autres femmes en devenant mère.
Ce sentiment, la honte, peut amener les femmes à se couper progressivement de leurs amies. Surtout quand ces dernières sont enceintes ou ont des enfants. Les femmes vont donc peu à peu décliner les invitations, distancer les rencontres pour finalement ne garder que quelques rares amis plus compréhensives ou sans enfants.
Le stress et l’angoisse : Le stress d’un emploi du temps complique à cause des traitements (piques, prise de sang…etc). Le stress de l’attente, d’un nouveau traitement, du résultat d’un examen, du résultat de la prise de sang pour savoir si elles sont enceintes…
L’espoir : Un espoir chevillé au corps qui permet de surmonter les moments les plus difficiles, et d’accepter l’inacceptable.
La ténacité : Dont rappelons la définition : c’est la persistance d’un état d’esprit, ce qui résiste longtemps. L’infertilité va être comme un chemin initiatique pour certaine femme, et leur permettre de se révéler à elle-même. La ténacité va être une des composantes de cette découverte. Nombre de femmes, n’ont été soumise auparavant à de tes combats et elles vont se découvrir cette force de caractère, nécessaire pour persister dans le parcours PMA.
Les femmes infertiles, vont donc vivre dans une montagne russe émotionnelle. Avec de moments de forts espoir, suivi d’une souffrance, de tristesse, de colère… C’est le quotidien de ces femmes, qui bien souvent ne peuvent ou ne veulent partager leur histoire avec l’entourage. Il est compliqué de raconter ce qu’on ressent, ce que l’on vit.